1
INTRODUCTION
2
REALISATION, Antennes, Sphère
3
Interrogations, Moulage, Tirages
4
SUEURS FROIDES, Pièces colonne
5
Supports, Modules, Tirages
6
Thermoformage, Photodécoupe
7
Bloc moteur, Délais + courts
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Equipage, Sphère, Pod
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MONTAGE, Coup de main, Baie
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Cockpit, Syst électrique, Support, DECORATION, ASSEMBLAGE
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CONCLUSION, SOURCES, MATERIAUX

INTRODUCTION
31 décembre 1997, 22 heures. La chaîne TNT diffuse « 2001, l’Odyssée de l’espace » et « 2010, l’Année du premier contact ». J’enregistre les deux films, occasion de les revoir après de nombreuses années. Surtout 2001, l’ayant seulement visionné une fois en vidéo une bonne dizaine d’année auparavant.

J’admets qu’à la première vision tout n’est pas forcément clair, mais la lecture des romans de la série (2001, 2010, 2061 et 3001) et certaines déclarations de Stanley Kubrick éclairent fortement le propos. Mais au niveau visuel, c’est un pur émerveillement ! Beaucoup de superlatifs ont été utilisés pour rendre compte de cette magie, il est vrai que la beauté des images, alliée à l’étirement temporel des séquences donne une impression unique, plus jamais retrouvée depuis...

Une scène, surtout, m’a laissé une forte impression : la première apparition du Discovery 1, en route pour Jupiter. Apparition somptueuse, accompagnée de la musique du Ballet Gayane, parfaite pour rendre la majesté de ce vaisseau longiligne.

Et c’est à partir de cette impression qu’une idée va peu à peu s’ébaucher... Mais pour cela, il manque encore un catalyseur, que je ne posséderai que deux mois après la diffusion du film. Je profite d’une visite à Paris pour passer au magasin Ciné Reflet, spécialisé dans les livres et documents sur le cinéma. J’y trouve un livre entièrement consacré à 2001, le seul qu’on puisse encore se procurer : « 2001 : filming the future » de Piers Bizony. C’est sur un banc de Montmartre que je l’ouvre pour la première (mais pas la dernière !) fois. Quelques photos et un magnifique dessin de Simon Atkinson me font entrevoir cette idée que je n’ai pas encore réussi à saisir, ce projet qui commence à germer : construire en scratch le Discovery à une échelle assez conséquente !

CONCRETISATION DU PROJET
Sans tarder je cherche d’autres documents sur le vaisseau, mais c’est le désert, impossible de trouver quoi que ce soit, il ne reste plus rien des plans originaux et les photos de la très grande maquette (54 pieds, soit 16,46 m !) construite pour le film se comptent sur les doigts d’une main. Suivant les sources, plusieurs histoires expliquent ce manque de documents.

La première veut que Stanley Kubrick se soit aperçu qu’un avion ayant servi au tournage de « Docteur Folamour » soit utilisé sur le tournage d’un film de moindre envergure. De colère, il aurait demandé que tous les décors, documents, maquettes... de ses films passés et à venir soient détruits (d’après une interview de Con Pederson - co-superviseur des effets spéciaux de 2001 -). La deuxième veut que Stanley Kubrick, rancunier que la MGM l’ait rappelé à New-York avant qu’il ait fini le tournage principal à Londres, ait ordonné cette destruction pour que le studio ne puisse plus utiliser les maquettes dans un autre film. La dernière veut que ce soit un ponte de la MGM qui, ayant vu passer la facture de location d’un hangar ou étaient entreposées de « vieilles » pièces d’un film, ai demandé à ce que tout le stock soit détruit pour économiser la location. Tout ce qui restait de 2001 était évidemment entreposé dans ce hangar... (ces deux dernières histoires d’après une interview de Mark Stetson dans le Cinefex consacré à 2010).

Quoi qu’il en soit, le meilleur document qu’on puisse trouver sur le Discovery est le film ! Autres documents possible : un making-of au format poche sorti en 1970, mais il est introuvable depuis ; le Cinefex # 20 consacré à 2010, mais le Discovery construit par Boss Films est largement différent de celui de 2001, surtout dans les détails (les maquettistes ont eu le même problème de recherche de documents, ils se sont finalement rabattus sur des tirages d’un négatif 70 mm du film) ; divers livres et publications traitant de Kubrick ou du cinéma de SF (une bonne source est le « Kubrick » de Michel Ciment, surtout dans sa version enrichie de 1999).

En discutant de la faisabilité du projet avec Olivier Herman, grand passionné de maquettisme SF et accessoirement constructeur d’un magnifique costume de Boba Fett, j’apprends que la marque « Lunar Models » a sorti un kit résine du Discovery de 80 cm de long. Trop petit à mon goût... Mais c’est également par son intermédiaire que je rencontre Jean-Marc Deschamps, maquettiste professionnel écrivant à l’époque des articles dans le magazine « Maquettes Modèles Actualité », et aussi grand passionné de SF et de 2001 en particulier !

Après avoir étudié les photos en ma possession, j’estime la longueur du vaisseau à 120 m. Je rencontre Jean-Marc Deschamps au Salon de la Maquette et du Modèle Réduit de la Porte de Versailles en avril 1998. Le projet l’intéresse, et il me dit posséder les plans du Discovery au 1/100 ! C’est donc décidé, la maquette en scratch du Discovery sera à cette échelle et mesurera environ 1,60 m (mes mesures sur les photos étaient hasardeuses). Ce sera la version avec le pod qui sort de la sphère de commande, d’après la photo la plus célèbre du vaisseau. Il devra être prêt pour le Salon de 2001 où il sera exposé sur un stand dédié au film.

QUELQUES REFLEXIONS SUR LES COTES
La maquette de Lunar Models mesure 30 pouces pour une échelle du 1/211, ce qui nous donne une longueur de 161 m. Par contre, le roman « 2001, l’Odyssée de l’espace » indique que le Discovery mesure 700 pieds, soit 213 m ! Une interview de Mark Stetson dans l’Ecran Fantastique # 55 nous donne une cote de 120 m, alors que le Cinefex # 20 indique que le Discovery construit pour « 2010, l’Année du premier contact » fait 12,5 pieds, soit 3,81 m, sans aucune indication d’échelle ! Dans le Science & Vie d’octobre 1968, il est indiqué que la longueur apparente du vaisseau est de 180 m. Après réflexion, je me suis dit que les maquettistes de 1968 n’avaient pas dû choisir une échelle trop bâtarde, et que le 1/10 pour la grande version paraissait logique. En effet, le vaisseau rapporté à cette échelle ferait pratiquement 165 m, ce qui correspond quasiment à la version de Lunar Models.

Je me fixe donc sur cette cote, le Discovery au 1/100 fera 1,65 m, point (presque) final ! Cette version semble d’ailleurs corroborée par des mesures prises sur les photos de la sphère de commande.

Nous verrons dans le chapitre SUEURS FROIDES que je ne suis pas au bout de mes surprises pour les cotes !

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